… être à soi, simplement à soi, ne rien faire, cette table, assis, pas lire, pas écrire, les écrans éteints, être là, simplement, à soi, rien qu’à soi, passer la journée, à buller, pas mal ça, buller, la bulle, le léger, le fragile, et qui pète en un rien, de temps, un rien suffit, pas nombreux les moments comme ça, ou trop peu, des trouées où rien ne vient, et qu’on apprécie avec le p’tit vent frais qui va bien avec. Mais à mesure de cette position stationnaire, flottement, ça afflue, faut bien faire que’qu’chose, non ? pas la gâcher, la journée ? j’en ai du TAF, et pas le TAF, là, où l’on est employé, elle dit tout d’ailleurs l’expression, on est employé à faire, utilisé pour, on n’est pas à soi, plus soi, et ce quelque soit l’emploi ; plus pour soi qu’on bouge, qu’on pense et qu’on remue.
Logique du travail, même à soi, pour soi, sans rien d’extérieur, s’appliquer à soi, sur soi, la mesure de l’utile et du travail, et les manuscrits en cours, je les ai avancés, les articles à écrire pas commencés, et la vidéo prochaine, et les lectures à venir, assez flemmardé, au boulot ! et déjà, on y est, STO –Service du Travail Obligatoire– sublimation du travail, le travail valeur positive, en plein dedans qu’on est partout et tout le temps STO, la vie STO, les discours STO. Travail / emploi ; pas distinction. La racine du concept, fermement. Ça a une histoire, le travail (et une vidéo).
STO appliqué avec plus ou moins de violence, plus ou moins de subtilité, mais toujours là, le STO. J’ai rien foutu de ma journée. J’ai gâché mon week-end. STO. Les ouïghours dans leurs chaînes de travail, là, c’est pas du fin, c’est la fin des parcelles de vie, écrasement dans et par le STO. Pas si différent, pourtant. Se désencrasser du STO tout en continuant à faire, à se défaire de la vie STO.