Flottant, ça flotte. Un état. Le mien, peut-être. Je flotte, du coton, ça flotte le coton ? Certainement pas dans l’eau, il s’imbibe, gonfle et s’enfonce, mais lancé dans l’air, pas en boule mais en pelures moutonneuses, ça plane, le coton, un peu, avant d’atterrir.
Pourquoi je parle de coton ? pas pratique comme image, ça colle pas avec le propos, mon état planant, flottant… cotonneux, c’est l’adjectif que je visais,. Mon état, en ce moment et depuis quelques semaines, flottant et cotonneux donc.
Ces dernières semaines, je les ai passées dans les pages – numériques ou papier –, à ce rythme, c’est plus de la lecture, on en est au scan, je scanne mentalement des textes, des phrases et des mots, les imprime format image dans la tête, puis je déglutis le tout à l’écrit. En essayant de donner à tout ça un semblant de manière.
Embarqué dans une locomotive à vapeur, avec le four-là qui brûle, les réseaux et le site, les alimenter de mots et de photos, que la loco’ arrête pas de tourner histoire de garder la visibilité à flot. Fou.
Je (me) traîne sur les réseaux, les fils d’actu’s, sans avoir le temps ou l’envie de réagir, ça se conjugue souvent bien l’envie et le temps, on n’a pas envie quand on n’a pas le temps et on trouve pas le temps quand on n’a pas envie…
Je lis aussi sur les réseaux… les lis elles et eux…
Comme si on s’indignait du bleu ciel ou qu’on déplorait la moiteur de l’eau. Ils s’étagent, leurs écrits, sur le fil de mon écran, l’intérêt de tout ça, m’échappe encore et toujours. Flottement ou prostration, mon état, je sais pas. L’écrit et la parole ravalées. Je lis, les lis, elles et eux.
Toujours pas compris l’intérêt de cette exposition de soi, des phrases du quotidien, « j’ai pris un café » (terrasse ou non), j’ai bouffé ceci ou cela, je me suis pris·e un coup de soleil. Comprends pas la fonction, y en a-t-il seulement une ? Sûrement… Le pire, ou plutôt ce qui m’échappe définitivement, c’est ce qui concerne la politique.
… gouvernement ne devrait pas, l’État pour assumer son rôle, tel·le ministre aurait dû… la puissance publique aurait tout intérêt…
Né·es, ayant crû et croyant au mythe de l’État bienfaiteur. L’État Bien. Le Bien de l’État. Ça connaît son intérêt, l’État, pour sûr. Pas besoin qu’on le lui rappelle. Ce qu’il ne devrait pas faire – selon beaucoup – et qu’il fait, c’est là la justification de son existence.
… la police ne devrait pas être ronde ; la planète terre ne devrait pas tuer…
C’est ce que me fait lire mon état cotonneux, comme pris dans une perpétuelle insomnie qui risque de durer, encore…