La constitution de toute catégorie, de toute « identité » s’opère au travers de deux mouvements, celui d’une opposition avec l’autre qui n’est pas « moi », contre lequel je peux revendiquer cette identité ; le second mouvement « identitaire » est d’inscrire cette « identité » sur le temps long, de se trouver des précurseurs, des figures auxquelles s’identifier, une genèse. Au sein de cette catégorie socialement construite, celle de poésie ou littérature ouvrière, la figure d’Adam Billaut, poète du XVIIe siècle, peut être considérée comme primordiale dans la mesure où, depuis le XIXe siècle, nombre d’intellectuels et/ou d’écrivains, poètes, font de ce Adam Billaut une sorte de prototype du poète ouvrier, de l’artisan poète1

Mais qui est ce Adam Billaut ?

Adam Billaut [1602-1662], c’est un poète mineur en son temps, à l’époque il faisait figure de curiosité. Il fait pourtant partie du panorama des écrivains et des poètes du XVIIe siècle dressé par Alain Viala dans La naissance de l’écrivain :

[Adam Billaut] débute avec une situation sociale (il est menuisier à Nevers), et un capital d’instruction (il est pour l’essentiel autodidacte) très faible. Durant quelques temps, il est en vogue dans les salons, présenté à la cour par les ducs de Nevers, gratifié même. Son recueil des Chevilles (1644) a du succès ; mais c’est de curiosité. Après la Fronde, ses patrons aristocratiques sont affaiblis et sa carrière cesse ; il retourne à Nevers et à son rabot. (…) Les ressentiments sont sensibles dans les œuvres tardives d’auteurs en position d’échec. Ainsi Adam Billaut rentré à Nevers, laisse un recueil intitulé Le Vilebrequin (1663, posthume) où s’épanche une part de son aigreur2

Alain Viala, La naissance de l’écrivain, Pairs, Les éditions de minuit, 1985, p.235-236.

Malgré cet « échec », les œuvres d’Adam Billaut continueront de circuler dans l’espace littéraire, et elles le feront plus massivement au XIXe siècle, au travers d’une réédition des œuvres choisies de ce poète nivernais, établie en 18063 par Noël-Laurent Pissot. Loin de constituer un cas isolé, cette réédition sera suivie par plusieurs autres, témoignant de l’importance et de l’influence qu’a pu avoir ce poète sur ceux que l’on nomme (et qui se proclament) poètes-ouvriers au XIXème siècle, à tel point que l’un d’entre eux, Jean-Charles Jouvenot, artisan serrurier jurassien, a intitulé ses deux recueils de poésies Le nouvel Adam Billaut4, fait attestant de la popularité de cette figure auprès des ouvriers poètes de ce temps.

À cause de contraintes matérielles5, nous n’avons pu scruter de près les poésies d’Adam Billaut qui ont été mises en circulation en ce XIXème siècle. Pour autant, nous pouvons supposer que cet attrait pour Adam Billaut provient du fait qu’il fut, à notre connaissance, le premier poète – voire écrivain – à revendiquer son activité, son « second métier » – pour reprendre la terminologie de Bernard Lahire – de menuisier en composant de la poésie. Son premier recueil, par exemple, il le signe non pas avec son nom, mais de la façon qui suit : « par le Menuisier de Nevers »6. Dans les recueils qui suivront, son nom n’apparaîtra jamais en couverture, le poète se désignant essentiellement par son identité sociale, « Maître Adam, menuisier de Nevers ». Ajoutons à cela le fait que les titres de ses recueils ont pour la plupart un lien direct avec son activité de menuisier ; qu’il s’agisse de Les Chevilles7 [Imprimé en 1644] ou encore Le Vilebrequin8 [imprimé en 1663] ; enfin, Adam Billaut met en scène les activités liées à son métier de menuisier dans le corps même de ses poésies. Qu’un poète ne faisant partie ni de la noblesse, ni du clergé, puisse ainsi revendiquer son identité sociale et qu’il ait tissé des vers sur son métier a dû fasciner les poètes-ouvriers du XIXe siècle, en témoigne le poème d’Adam Billaut que cite François Gimet dans son ouvrage Les muses prolétaires :

Poème d’Adam Billaut, cité in François Gimet, Les muses prolétaires : Adam Billaut, Jean Reboul, Jasmin, Magu, Marius Fortoul, Rouget, Louis Voitelain, Charles Poncy, Auguste Abadie, Reine Garde, Paris, Émile Fareu, 1856, pp.6-7, url : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5623451m/f8.item

Le poème est un extrait de l’une des stances des Chevilles du maître Adam10, il s’agit de la quatrième strophe de la stance qui comporte six dizains. Dans l’édition originale des Chevilles, cette stance est précédée par un préambule explicitant le contexte du poème : « Maistre Adam est sollicité par une Personne de condition d’aller à la Cour, afin d’y establir sa fortune, il luy fit response par ces Stances qui suivent.»11 On note quelques différences typographiques dans la réédition du poème, avec, pour le dire rapidement une modernisation de l’écriture12, mais surtout de l’effacement des majuscules sur les termes « Rabote » [v.1], « Nature » [v.5], « Bois » [v.9] ; le premier et le troisième terme de cette liste marquant le jeu poétique que met en œuvre Adam Billaut dans ses poésies, soulignant par ces majuscules son activité de menuisier. À la lecture de ce poème on comprend la raison pour laquelle la figure d’Adam Billaut a séduit les poètes-ouvriers du XIXème siècle. On notera tout d’abord la valorisation par la rime, en effet dans ce poème Adam Billaut « rabote » quand, au contraire, le « grand » [le seigneur] « radote » par l’entremise de son « âme ». S’exprime également, dans le quatrième vers, une critique de la propriété [privée], puisque le « grand » possède des biens « dont il ne sait user », on peut noter que le verbe « user » rime avec « désabuser ». On soulignera également la présence de la question du « partage inégal » dans le cinquième vers, mais surtout la fin du poème où s’exprime une confrontation de classe, le poète se !proposant de faire un « cercueil » au « grand » [seigneur], ce même « cercueil » étant mis en relation, par la rime, avec « l’orgueil » du « grand » [seigneur]. Lu de cette manière, et selon des morceaux choisis, il est tout à fait compréhensible que les poètes ouvriers du XIXème siècle aient fait d’Adam Billaut leur saint patron, mais qu’en est-il en réalité de ce poète, de ce menuisier de Nevers ?

Commençons d’abord par le surnom d’Adam Billaut. Ce poète fut, en son temps, « appelé communément Virgile-au-Rabot »13, un surnom témoignant de sa singularité dans l’histoire littéraire, surnom cristallisant la coprésence de deux métiers, d’un côté la filiation à une figure séculaire de la poésie, de l’autre la référence à son activité de menuisier par l’entremise d’une métonymie , le « rabot ». En reprenant la terminologie de Bernard Lahire, on pourrait raisonnablement s’interroger sur le métier premier d’Adam Billaut : poète ou menuisier ? Il nous semble qu’Adam Billaut est un menuisier qui écrit. On peut affirmer qu’Adam Billaut a usé de sa particularité dans le milieu poétique et littéraire de son époque, ne cessant de souligner son identité sociale dans les poésies qu’il composait, mais également au travers, de ce qu’on qualifierait anachroniquement, de sa stratégie auctoriale. Et la réception de son œuvre s’est opérée, à partir de ce XVIIe siècle jusqu’à aujourd’hui14 en passant par le XIXe siècle15, par le prisme de son activité de menuisier. On peut par exemple citer Voltaire qui, faisant mention d’Adam Billaut, écrit « il ne faut pas oublier cet homme singulier qui, sans aucune littérature, devint poëte dans sa boutique »16. Quant à Pierre Bayle, il notera dans son Dictionnaire historique et critique :

à moins de savoir que c’étoit un Menuisier sans lettres & sans étude, on le fera passer pour un Poëte médiocre, & peut-être pour un Goujat du Parnasse…. ; car il faut tomber d’accord que c’est aux Menuisiers & aux autres Artisans que M. Adam fait honneur, plûtôt qu’aux Poëtes & aux Muses.17

Il est également possible d’avoir un aperçu de la réception immédiate de l’œuvre de Billaut . En effet le recueil qui fera sa réputation, Les chevilles, comporte une « Approbation du Parnasse ». Placée en ouverture du recueil, elle compte plus de 96 pages18 où se trouvent réunies d’importantes figures de la poésie et des lettres de ce XVIIe siècle19. Les louanges adressées à Billaut soulignent toutes l’identité sociale du poète, la majorité des poèmes exprimant la surprise et l’étonnement de voir un menuisier écrire de la poésie20. De ce point de vue, on peut affirmer, avec Dinah Ribard, que le cas d’Adam Billaut constitue un « fait historique »21, dans la mesure où sa situation marque la genèse de la figure du poète-artisan. Ainsi pourrait-on considérer ce poète comme un précurseur, tout en précisant que sa réalité – sociale, historique, politique et littéraire – produit une représentation du travail radicalement différente de ceux et celles que l’on pourrait considérer comme ses épigones.

La manière et les modalités dans lesquelles est mise en valeur l’identité sociale d’Adam Billaut s’inscrit dans une dynamique propre au XVIIème siècle. En effet, c’est bien à cette époque que commence à se constituer la figure de l’écrivain22, l’écriture devenant alors progressivement une activité à part à entière s’émancipant alors d’une écriture relevant du domaine savant23. Dans ce contexte, Alain Viala repère deux tendances dans l’activité scripturale ; d’un côté des auteurs sans trajectoire – des auteurs occasionnels, en somme ; de l’autre des écrivains définis socialement comme tels. Pour les écrivains de la première, l’écriture ne constitue pas une activité autonome ; elle représente un prolongement de leur situation dans un autre champ social. Le personnage social de ces auteurs, souvent des doctes et des lettrés, est défini par des traits autres que littéraires24. Voilà pourquoi le fait qu’Adam Billaut soit artisan et poète dans le même temps constitue en ce XVIIème siècle une singularité, à la fois du côté des auteurs sans trajectoires, mais également du côté des écrivains pour lesquels l’écriture constitue une activité à part entière. Contrairement à la majorité des écrivains appartenant à la première catégorie, Adam Billaut ne fait partie ni de la noblesse, ni du clergé. Comme le note Bernard Lahire concernant le XVIIème siècle, les écrivains sont essentiellement représentés par « le clergé et la noblesse [qui] sont très largement majoritaires (…), suivis par les avocats, les médecins et les professeurs ; les femmes et le peuple sont alors presque totalement absents de l’univers des lettres. »25 C’est la raison pour laquelle Adam Billaut constitue une anomalie statistique, voire l’une des exceptions qui confirme la règle. C’est également ce caractère exceptionnel, voire extraordinaire, qu’exploite Adam Billaut, le plaçant au cœur même de sa stratégie d’auteur et de sa poésie. En effet, lorsque « Le menuisier de Nevers » compose des vers à la gloire de différents seigneurs ou de personnalités d’importance, c’est bien son statut de poète « sans littérature », son statut singulier de poète-menuisier qui permet – pourrait-on dire – d’augmenter la valeur des éloges qu’il consacre à telle ou telle personnalité de son temps ; le poème célébrant cette dernière ayant donc été mu par la grandeur de la personne même26. Voilà la raison pour laquelle il était tout à fait primordial pour Adam Billaut, dans le cadre de sa stratégie textuelle, poétique et auctoriale, d’évoquer et de constamment rappeler sa situation sociale, de se représenter au travail, « glos[ant] à l’infini sur sa pauvreté, son ignorance surtout, sa solitude et ses soucis de travailleur, les sabots de ses enfants. »27

Ainsi nous semble-t-il pertinent de confronter la réalité de ce que fut Adam Billaut et sa réception a posteriori, au XIXème siècle, par les poètes-ouvriers ou les ouvriers-poètes qui opéraient une lecture anachronique des poésies d’Adam Billaut ou, pour être plus précis, les lisaient à l’aulne de la situation qu’ils vivaient en leur siècle, au sein d’une toute autre organisation sociale ; celle du capitalisme industriel. Pour autant, si on peut rapprocher la situation d’Adam Billaut de celle des poètes ouvriers c’est uniquement sous deux aspects que l’on va explorer successivement :

  • – Le premier renvoie à la question du « second métier » des écrivains telle qu’appréhendée par Bernard Lahire, ce dernier considérant, dans son étude, l’écriture comme le « premier » métier des écrivains auquel vient s’adjoindre un second. Dans les cas qui nous occupent ici, celui d’Adam Billaut et de ces poètes ouvriers du XIXe ouvriers, on l’impression que ces écrivains et ces poètes, dans et par leurs œuvres mais également dans et par leur stratégies auctoriales, se vivent avant tout comme ouvriers et ou artisans, l’écriture faisant figure de « second métier », situation que confirme leur assignation sociale.
  • – Le second aspect à partir duquel on peut rapprocher Adam Billaut et les poètes ouvriers-poètes du XIXème siècle tient au fait qu’au sein de ces deux organisations sociales, pourtant radicalement différentes – l’une recoupant la société d’Ancien régime, l’autre une démocratie représentative capitaliste – est mise en œuvre ce que nomme le philosophe allemand Alfred Sohn-Rethel une distinction sociale et politique entre travail manuel et travail intellectuel ; en effet, l’ensemble de l’œuvre de ce philosophe s’est bornée à analyser, dans le cadre du matérialisme historique, les formes mêmes qui structurent la conscience. Pour Alfred Sohn-Rethel la société moderne a définitivement séparé l’intellect d’avec le travail manuel, concentrant la compréhension du monde chez les maîtres, en expropriant les travailleurs de leurs compétences. Ainsi, selon le philosophe, c’est la méthode mathématique et expérimentale de la science développée par Galilée qui a assuré la possibilité d’une connaissance de la nature à partir de sources différentes que celles issues du travail manuel. C’est la caractéristique principale de la science moderne. Avec un savoir qui aurait dépendu du savoir des travailleurs, le mode capitaliste de production, tel qu’il s’est développé, aurait été impossible.28 L’intellect séparé [de son aspect manuel] – recoupant la distinction entre corps et esprit – dont la carrière a commencé sept siècles avant notre ère, s’est d’autant plus affirmé à la suite de Galilée et de l’évolution des savoirs scientifiques, se cristallisant dans une classe socialement privilégiée, en tirant dès lors la possibilité d’exploiter les autres. Ainsi, toujours selon Alfred Sohn-Rethel, les classes dominantes avaient besoin de disposer toute de même d’une connaissance de la nature qui n’existait, auparavant, que dans le travail manuel.

Nous avons donc vu comment un poète du XVIIe a été en quelque sorte hissé au rang de modèle, voire de fondateur d’une discursivité, et ce malgré deux contextes sociaux et politiques radicalement différents. Mais qu’en est-il justement de ce contexte, et pourquoi a-t-il été si décisif dans la formation de cette catégorie de littérature (ou poésie) ouvrière, question qu’on explorera dans un texte prochain !

1L’œuvre d’Adam Billaut sera rééditée au XIXe siècle, largement diffusée, à cela ajoutons le fait qu’il est cité dans nombre d’anthologies ou d’ouvrages consacrés à la poésie ou plus généralement à la littérature ouvrière. Voir notamment  : Michel Ragon, Écrivains du peuple. Historique, biographies, critique, Paris, Jean Vigneau, 1947, p. 292 et Edmond Thomas, Voix d’en bas, Paris, La découverte, 2002 [1979], pp.21-24.

3Adam Billaut, Oeuvres de maître Adam Billaut, menuisier de Nevers, édition soigneusement revue d’après celle originale, Paris, Hubert, 1806, url : http://ark.bnf.fr/ark:/12148/cb30105661m

4Voir Jean-Charles Jouvenot, Le nouvel Adam Billaut. Ou recueil de poésies, Lons-le-Saunier, Frédéric Gauthier, 1832, url : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61493271.texteImage

5Les rééditions des œuvres choisies d’Adam Billaut publiées au XIXème siècle ne sont pas accessibles au format numérique sur le site Gallica, il faudrait se rendre à la Bibliothèque Nationale de France pour les consulter.

6Ode à Monseigneur le Cardinal Duc de Richelieu, Paris, Jean Camusat, 1639, p. 10, url : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57080376.pdf

7Maître Adam. Menuisier de Nevers, Les chevilles, Paris, Toussaint Quinet, 1644, url : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5569303x

8p.60, url : https://www.google.fr/books/edition/Oeuvres_completes/xBtNAAAAcAAJ?hl=fr&gbpv=0

9Poème d’Adam Billaut, cité in François Gimet, Les muses prolétaires : Adam Billaut, Jean Reboul, Jasmin, Magu, Marius Fortoul, Rouget, Louis Voitelain, Charles Poncy, Auguste Abadie, Reine Garde, Paris, Émile Fareu, 1856, pp.6-7, url : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5623451m/f8.item

10Maître Adam. Menuisier de Nevers, Les chevilles, op.cit,p.249

11Ibid, p.247.

12Pour ne citer que quelques exemples : l’effacement des trémas sur « Tël » [v.1], « Joüir » [v.6], des « s » muets ; « s’estonnant » [v.1], ou encore du « y » final, de « je respondray » [v.2].

13Selon Pierre Bayle, in Dictionnaire historique et critique,T.1, Amsterdam, La compagnie des libraires, 1734, p.820, url : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97647121/f987.image.r=billaut

14Adam Billaut est cité dans la réédition, en 2002, de l’anthologie Voix d’en bas, établie par Edmond Thomas, aux éditions de La Découverte, initialement parue aux éditions François Maspero, en 1979.

15Il constituera un modèle nombre de poètes-ouvriers du XIXe siècle, notamment Agricol Perdiguier [1805-1875].

16Voltaire, Œuvres de Voltaire. 19-20. Siècle de Louis XIV, T.19, Paris, Firmin Didot Frères, 1830, p.60, url : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k37527p/f75.image.r=billaut.

17En italique dans le texte. Pierre Bayle, Dictionnaire historique et critique,op.cit, p.820.

18D’après Frédérique Lachèvre il s’agit là d’un cas quasi-unique en littérature, voir : voir Frédéric Lachèvre, Bibliographie des recueils collectifs de poésies publiés de 1597 à 1700, t. II, Paris, H. Leclerc, 1903, p. 117.

19Telles que Saint-Amant, Corneille, l’Abbé Scarron ou encore Georges de Scudéry. Voir « Noms des autheurs de l’approbation du parnasse », table récapitulant l’ensemble des noms et des figures – plus ou moins (re)connues – ayant contribué à l’écriture de cette « Approbation » soit au travers d’odes, de sonnets ou d’épigrammes.Maître Adam. Menuisier de Nevers, Les chevilles, op.cit, 1644, NP, url : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5569303x/f136.image.r=scudery.

20Pour ne citer que cet exemple, les vers de Georges de Scudéry : « Et tout le monde est estonné, / De voir un Rabot couronné, / Faire taire et chanter des Cygnes » Au travers de la personnification du « Rabot », Scudéry désigne métonymiquement Adam Billaut. Maître Adam. Menuisier de Nevers, Les chevilles, op.cit, p.5.

21Dinah Ribard, « Poète ouvrier, poète inspiré. Les chevilles du maître Adam, Menuisier de Nevers», op.cit, pp.105-107.

22Voir Alain Viala dans La naissance de l’écrivain, Paris, Éditions de Minuit, 1985.

23C’est, schématiquement, la querelle entre les Doctes et les Mondains, les premiers représentés par une figure telle que l’abbé d’Aubignac, les seconds par Madeleine de Scudéry, on précisera tout de même que les positions n’étaient pas clivées, avec notamment ce qu’appelait Alain Viala les « nouveaux doctes » incarnés notamment par Guez de Balzac qui appelait à civiliser la doctrine, la rendre plus accessible au plus grand nombre.

24Voir Alain Viala, « Les classes de trajectoires ‘‘occasionnels’’ », La naissance de l’écrivain. op.cit, pp.178-185.

25Bernard Lahire, La condition littéraire, op.cit, p.122-123.

26L’un des exemples les plus frappants étant les stances qu’il consacre à la princesse Anne de Gonzague, « Je ne t’invoque plus lumineuse puissance, / Dont la course embellit la Nature & les Cieux, / Soleil, dont la vertu m’inspira la Science / Qui m’aprend à parler le langage des dieux ; » Le langage ou la langue des dieux étant une expression commune, au XVIIe siècle, de qualifier la poésie. Maître Adam. Menuisier de Nevers, Les chevilles, op.cit, 1644, p.10, url : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5569303x/f153.image.r=princesse%20anne.

27Dinah Ribard, « Poète ouvrier, poète inspiré. Les chevilles du maître Adam, Menuisier de Nevers», op.cit, pp.105-107.

28« … the mathematical and experimental method of science established by Galileo secured the possibility of a knowledge of nature from sources other than manual labour. This is the cardinal characteristic of modern science. With a technology dependent on the knowledge of the workers the capitalist mode of production would be an impossibility. » Alfred Sohn-Rethel, Intellectual and manual labor. A critique of epistemology, New Jersey, Humanies Press, 1978, pp.122-123.

Posted by:Ahmed Slama

Ahmed Slama est écrivain (Remembrances, 2017 ; Orance, 2018) et développe une activité de critique offensive, par des textes et des vidéos, qu'il diffuse principalement sur le site litteralutte.com. A publié, entre autres, Marche-Fontière aux éditions Les presses du réel, collection Al Dante, à commander pour soutenir l'auteur, sa chaîne et le site Littéralutte. À lire la revue de presse de Marche-Frontière.

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